Entre un commentaire, une dissertation et une analyse grammaticale des indépendantes juxtaposées et des complétives conjonctives chez Madame de La Fayette, il est bon de varier un peu les plaisirs, comme nous le conseillent d’ailleurs les programmes. Les 1ères ont ainsi réécrit une scène de Marivaux, non sans malice ! Bonne lecture !

DORANTE – Cette femme-ci a un rang dans le monde ; elle est liée avec tout ce qu’il y a de mieux : veuve d’un mari qui avait une grande charge dans les finances ; et tu crois qu’elle fera quelque attention à moi, que je l’épouserai, moi qui ne suis rien, moi qui n’ai point de bien ? (Marivaux)
DORANTE – Mwanamke huyu, tu ne blagues pas avec elle ; c’est quelqu’un : son défunt mari était tuné et elle est pleine aux as. Penses-tu qu’elle calculerait un petit mouton sans sous comme moi, que je bougerais avec elle, moi le petit nouchi ? (Sarah Kabila)
DORANTE – Cette dji est une bad girl ; elle a plus de connexion qu’une gold digger : veuve d’un sugar daddy qui faisait de la moula dans la bourse, et tu penses que je sortirais de la friendzone, qu’on se mariera, moi qui ne suis rien, un sans valeur comme moi ? (Andy Nguema Luemba)
DOR*NTE – Cette femme-ci élevée du monde, elle figure chez les meilleurs : veuve d’un conjoint dont toute bourse ne cesse de foisonner ; et tu crois quelque indulgence d’elle, l’espoir d’une union, moi qui ne suis que bricole, moi démuni de fortune ?
(Berthe Mununga Nyota)
DORANTE – Cette fimbi est haut dans le game, très connue sur Paname, elle ne play qu’avec les bests : son bourge décédé l’a laissée blindée, et tu crois qu’elle me passera son snap, que ce sera ma Madame, moi qui suis fauché ?
(Thesia D’Alberto)
DORANTE – Elle est liée avec tout ce qu’il y a de clean : veuve d’un mari bourré de fric, et tu crois que je lui passerai la bague au doigt, moi qui ne suis que dalle, moi qui vis dans la hess ? (Sumaili-Joseph Noël)
DORANTE – La dji ici, elle est dans le bon : son mari six pieds sous terre, mais les poches pleines. Mais tema mon compte en banque, sans effet elle voudra être ma femme, comme un rat moi ! (Carine Monga)
DORANTE – Elle est pleine aux as, veuve d’un mari qui ne manquait pas d’oseille, et tu crois qu’elle a quelque chose à faire de moi, que je la choperai, moi qui ne suis R, moi qui n’ai pas d’ tune ? (Dickson Mbaya)

DUBOIS – Point de bien ! Votre bonne mine est un Pérou ; tournez-vous un peu que je vous considère encore : allons, Monsieur, vous vous moquez, il n’y a point de plus grand seigneur que vous à Paris. Voilà une taille qui vaut toutes les dignités possibles, et notre affaire est infaillible, absolument infaillible ; il me semble que je vous vois déjà en déshabillé dans l’appartement de Madame. (Marivaux)
DUBOIS – Mais quelle foutaise ! t’as la face d’un light skin au soleil ; tourne-toi que je te check : allons, Mokonzi, mais c’est des sottises, y a pas plus BG que toi à Paris. Personne t’arrive à la cheville, mon plan est parfait, j’assume ; il me semble que je t’ai déjà tema entrain de faire des bails sombres avec la gadji.
(Andy Nguema Luemba)
DUBOIS – Tu es le plus beau gars, mobali, tu vaux de l’or. Tourne-toi que je te mate, héhé, gars, tu rigoles, plus beau que toi on meurt. Une taille qui vaut toutes les belles gosses possibles, et notre deal est inévitable, absolument inévitable, il me semble que je te vois déshabillé dans sa door.
(Assi Masudi)
DUBOIS – Démuni de fortune ! Votre tête coquête reste un trésor ; tournoyez que je m’émerveille : dites donc Sir, vous me bernez, plus conséquent seigneur que vous en plein cœur de cette ville lumière guère ne se montre. Tenez une noblesse qui coûte toutes les dignités possibles, et notre combine demeure évidente, complètement évidente ; il me semble vous percevoir dévêtu chez elle. (Berthe Mununga Nyota)

DORANTE – Quelle chimère !
DUBOIS – Oui, je la soutiens. Vous êtes actuellement dans votre salle et vos équipages sont sous la remise.
DORANTE – Elle a plus de cinquante mille livres de rente, Dubois.
DUBOIS – Ah ! vous en avez bien soixante, pour le moins.
DORANTE – Et tu me dis qu’elle est extrêmement raisonnable ?
(Marivaux)
DORANTE – Akah, n’importe quoi !
DUBOIS – Oui, je ne déconne pas. Vous êtes déjà dans votre villa et vos boniches sont dans la guérite.
DORANTE – Elle est plus riche que Bill Gates, Dubois.
DUBOIS – Ah ! vous vous l’êtes plus que moi.
DORANTE – Et tu penses qu’elle est gaou (=sotte) ? (Sarah Kabila)
DUBOIS – Exactement, Nika naye. Vous êtes chez vous et ta team est sous la remise.
DORANTE – Elle a plus de 2 058 157 382 francs congolais, Dubois.
DUBOIS – Ah ! vous détenez bien 2 489 130 964 francs congolais. (Dario Mafuta)
DORANTE – Na makanisi na yo !
DUBOIS – Oui, nazo soutenir ye. Oza sikoyo na salle et tes équipages sont sous la remise.
DORANTE – Aza na mbongo ebele, plus de cinquante mille dollars, petit.
DUBOIS – Ah! Yo pe, tu en as bien soixante, pour le moins.
DORANTE – Puis ozo lobela nga qu’elle est Xtremement raisonnable ? (Jovanie Luamba)

DUBOIS – Tant mieux pour vous, et tant pis pour elle. Si vous lui plaisez, elle en sera si honteuse, elle se débattra tant, elle deviendra si faible, qu’elle ne pourra se soutenir qu’en épousant ; vous m’en direz des nouvelles, vous l’avez vue, et vous l’aimez ?
DORANTE – Je l’aime avec passion, et c’est ce qui fait que je tremble !
(Marivaux)
DUBOIS – En vrai de vrai c’est grave chill pour toi, et franchement miskine pour elle. En sah, la go si elle crush sur toi, elle aura grave honte, je crois qu’elle va essayer de combattre ce début d’amour, et voilà qu’elle sera grave down, et elle finira par t’épouser ! Toute façon, viens me voir dans quelques temps et tu verras que j’ai raison, mais dis-moi vous vous êtes croisés et genre t’as des sentiments pour elle ?
DORANTE – Na lingui ye fort genre de tout mon être, et du coup je réagis de dingue physiquement. (Maggie Zongwe)
DUBOIS – Ça vous met bien, mais pas elle. Si vous lui donnez envie, ata shikiya aya, ata combana sana, ata shusha ro, sa seule issue de secours sera de vous épouser ; vous me tenez au courant, vous l’avez guettée et vous la kiffez ?
DORANTE – Je la kiff de ouf, et j’en ai même des frissons ! (Dario Mafuta)
DUBOIS – Tant mieux pour vous et kazi yake (=Tant pis pour elle). Kama ana kupenda, ata shikia aya sana (= si elle vous aime, elle aura tellement honte). Elle n’aura plus qu’à se jetter comme ça ! et accepter votre candidature (=votre déclaration d’amour) ; utaniambia (=vous me raconterez). Vous l’avez vu, et vous la lovez ?
DORANTE – Je la kiffe plus que tout et c’est bien pour ça que je suis un pissou (=j’ai peur) ! (Sarah Kabila)

DUBOIS – Oh ! vous m’impatientez avec vos terreurs : eh que diantre ! un peu de confiance ; vous réussirez, vous dis-je. Je m’en charge, je le veux, je l’ai mis là ; nous sommes convenus de toutes nos actions, toutes nos mesures sont prises ; je connais l’humeur de ma maîtresse, je sais votre mérite, je sais mes talents, je vous conduis, et on vous aimera, toute raisonnable qu’on est ; on vous épousera, toute fière qu’on est, et on vous enrichira, tout ruiné que vous êtes, entendez-vous ? Fierté, raison et richesse, il faudra que tout se rende. Quand l’amour parle, il est le maître, et il parlera : adieu ; je vous quitte ; j’entends quelqu’un, c’est peut-être monsieur Remy, nous voilà embarqués, poursuivons. (Il fait quelques pas, et revient.) A propos, tâchez que Marton prenne un peu de goût pour vous. L’Amour et moi nous ferons le reste.
(Marivaux)
DUBOIS – Eh, c’est des cracks ! Vous êtes en train de me vénère là, avec vos terreurs : My God, what the hell is wrong with my G ! un peu de confiance mon gars; vous réussirez, faut pas avoir peur frérot et ni être un lâche, vous dis-je. Kila kitu kitakuwa sawa. Je gère mon gars, je le veux, je l’ai mis là ; et gars de toutes les façons, nous sommes convenus de toutes nos actions, toutes nos mesures sont prises frère ; je connais l’humeur de ma maîtresse, folle bien sûr, mais ça passe mdr, je sais votre mérite, les femmes courent après vous, je suis au GOD level, je gère poto, je vous drive, et on vous kiffera, toute raisonnable qu’on est ; on vous épousera et vous allez la pomper à 200km/h, toute fière qu’on est, et on vous rendra tuné mon gars, tout foutu que vous êtes, hein gars, sois fort, on va y arriver, entendez-vous ? Fierté, raison, richesse, love et deep pompage je te dis, il faudra que tout se rende. Quand l’amour parle et touche le cœur, c’est lui le mokonzi na biso, et il parlera : Adios moupao ; je vous tège ; j’entends des seng, c’est peut-être boug Remy, nous voilà embarqués frérot, poursuivons dans nos bails. Allez, coca bien frais chacal, on se capte. (Il fait quelques pas, et revient.) A propos, chaud tu fais des bails à Marton commasse elle prendra un peu de love pour vous mon gars. L’Amour et moi nous ferons le reste, et n’oubliez pas que l’amour est la poésie des sens. Azy, on s’attrape mon frère. كل شيء سوف يكون على ما يرام (Isaac Zeineddine)
DUBOIS – Frère, tu casses la tête maintenant : je sais pas sois digne ! Sois un homme, aie confiance en toi un peu tu vas gérer ça bien. Sois à l’aise je gère le bail, c’est bon déjà ; on a tout calculé gars, c’est carré ; je connais la gadji, je sais que t’es un bon, je sais mes talents, toi sois avec moi et c’est tranquille, elle va te valider raisonnable, elle va t’épouser clean, elle va t’enrichir comme une sugar mommy comme t’es pauvre askip, tu comprends frérot ? La fierté, la raison et les tales , je te jure que tout va se rendre. Quand le love parle c’est le patron et il va parler : bon mon reuf on s’attrape, j’entends quelqu’un, ça doit être mon gars Rémy, on est tombé dedans on doit continuer bro. (Il avance un peu et se retourne en deuspi). Et au fait, trouve une soluce pour que l’autre Marton là, elle te valide aussi. L’amour et moi on va terminer ça comme il faut (Yoan Manzo).
DUBOIS – Quand l’amour parle, il est le masta, et il parlera : bye, j’y vais ; quelqu’un se ramène, c’est peut-être le daron Remy, on se fait prendre, on y va. D’ailleurs, que Marton ne soit pas au courant pour toi. Le Love et moi on fera le reste du taff (Magali Mbaya).