Les arpenteurs du monde

Les élèves de 2nde ont lu Les Arpenteurs du Monde de Daniel Kehlmann, un roman historique qui évoque avec malice, humour et ambition les trajectoires de deux génies allemands très différents a priori : Gauss et Humboldt. Voilà ce qu’ils en ont pensé !

« Ce roman est très immersif. Il nous plonge dans un bain mêlant science, humour et philosophie. Ce livre m’aura permis, aussi, d’évoluer sur un point personnel et professionnel.

J’admire la manière dont Humboldt est objectif, mais également l’approche un peu plus hasardeuse que Gauss adopte dans ses recherches.  

Il fait réfléchir sur le sens de la vie. On traverse de nombreuses épreuves dans un but précis et puis après cela, à quoi rime finalement cette vie pour laquelle on se donne tant de mal ? Humboldt et Gauss nous font comprendre que la vie n’est rien d’autre qu’une suite d’objectifs fixés dans un but au final inatteignable. »

Jérémie Kayeye

« Le roman nous fait réfléchir sur le paradoxe de posséder une intelligence aussi élevée. Car, malgré le fait que nos deux protagonistes sont des génies, au-delà de ça, sur le plan social ils se situent en bas de l’échelle. Le prix à payer pour cette intelligence est de passer sa vie à effectuer des études et des recherches, et, par conséquent, n’arriver à entretenir quasiment aucune relation amoureuse, amicale ou familiale, ou alors ces relations sont tendues. 

J’ai énormément apprécié au fil du roman l’introspection et le développement du personnage de Gauss. Son intelligence démesurée, presque insultante, m’impressionne tout au fil du roman. »

Gradi Sensele

« Ce roman est une réussite. L’auteur au début sépare l’histoire des deux personnages principaux de manière parallèle pour ensuite donner un point de convergence à leur histoire, lorsque Gauss et Humboldt se rejoignent. »

rémie Fwamba

« J’ai bien aimé ce livre, car Daniel Kehlmann m’a fait presque pénétrer dans l’esprit totalement extravagant et génial de ces deux visionnaires pour qui le savoir, la connaissance, la rigueur et l’exactitude tenaient lieu de loisirs. »

Ruben Padeiro

« J’ai personnellement trouvé que l’histoire de Gauss et Humboldt a bien été expliquée, et que les émotions des personnages sont bien visibles. Les phrases sont courtes et compréhensibles, à part pour les termes allemands utilisés. Cependant, bien que le livre était bien construit – un chapitre Gauss / un chapitre Humboldt -, et que l’histoire était bien montrée, je ne l’ai pas trop aimé, car je ne trouve pas cela intéressant de lire tout un livre sur la science. Mais j’ai quand même apprécié l’histoire de Humboldt, car elle m’a appris à être plus attentive et consciente du monde. »

Sophia Nduwa

« D’après moi, le roman fait réfléchir sur le fait que quand une personne est dans son monde, tout ce qui l’entoure devient quasiment invisible pour lui, et dans le roman Gauss en est l’exemple parfait. »

Mervi Ngenda

« Il fait réfléchir à une question existentielle qui est de savoir ce qu’il faut pour avoir une bonne vie. Certains diront les femmes (Bonpland), d’autres diront l’aventure (Humboldt), et d’autres encore diront les sciences (Gauss). Mais je dirais que ce serait d’accomplir une chose qui nous tient à cœur. »

Felix David Monzambe

Leurs passages préférés dans le livre :

« Le passage où Gauss devient arpenteur, dans le chapitre 9 ‘Le Jardin’, car c’est au monde qu’il s’ouvre. Gauss est un personnage qui n’aime pas sortir de base, donc c’est un passage marquant, qui donne un nouveau tournant à l’histoire du livre.

Egalement le passage où Humboldt rend visite à son frère, et que celui-ci lui parle de la rivalité qui nourrit la relation des deux frères. Après tant de duels de distance, à la mort de sa femme, celui-ci décide d’avouer quelque chose que le lecteur ressent déjà depuis un moment dans l’histoire.

Le troisième passage marquant est le moment où Humboldt se questionne : Qui est allé le plus loin entre lui et Gauss ? C’est un moment où l’histoire des deux personnages se rejoint et où, après tant d’accomplissement de la part des deux hommes, Humboldt cherche à établir un ordre de grandeur entre le génie de Gauss et le sien. C’est donc selon moi l’un des passages les plus marquants.

Et enfin, le passage sans doute le plus choquant, lorsque Gauss, en plein ‘ébat’ sexuel avec sa femme pendant sa nuit de noces, décide de quitter le lit pour écrire une formule qu’il vient de trouver. Ce moment témoigne de l’humour mais aussi de l’absurdité qui se cache derrière le génie de Gauss. C’est à en croire qu’il prend plus de plaisir dans les mathématiques qu’avec sa femme. »

Jérémie Fwamba

« Le passage dans lequel Humboldt s’électrifie avec des métaux pour vérifier sa théorie sur le fait que le corps humain est une ‘machine’ m’a particulièrement frappé car il a démontré par là que son esprit était plus fort que son enveloppe physique.

Le moment où Gauss interrompt sa nuit de noces est une séquence portant vers l’humour. Il n’y a que lui pour faire ça.

Le passage dans lequel Humboldt et Gauss étaient dans une sorte de résonance psychique. Dans cet extrait, on peut comprendre que, malgré leurs différences, la science les rassemble et les entraîne dans une sorte de communion intellectuelle.

Enfin, le passage dans lequel Humboldt et son frère se parlent après la mort de sa belle-sœur. Ils s’encouragent et se poussent à toujours donner le meilleur d’eux-mêmes. Ce passage est sans doute mon préféré car, par lui, on comprend que l’amour fraternel ne s’arrête pas au simple lien de sang. »

Jérémie Kayeye

Peinture de Humboldt par Friedrich Georg Weitsch (1806) 

« En premier, lorsque Gauss sort de son lit de noces pour écrire une formule, alors que sa femme est dedans. C’est assez drôle de voir à quel point il prend à cœur son travail, jusqu’à en oublier sa femme un instant.

Ensuite, quand le père Zea fait manger à Humboldt de l’humain en lui faisant croire qu’il s’agit de singe. C’était un peu dégoûtant, mais aussi ‘marrant’, car Humboldt ne pouvait pas l’accepter et ne voulait plus entendre parler de l’histoire.

Toujours avec Humboldt, lorsqu’il gravit le Chimborazo avec Bonpland. Ils avaient des hallucinations et marchaient à l’aveuglette. C’était éprouvant, et je parvenais à ressentir une certaine gêne en lisant ce passage, ce qui m’a marqué.

Il y a aussi le moment où Gauss avait été hébergé par le comte Von der Ohe zu Ohe. Il avait dormi dans une vieille cave immonde où étaient enfermés d’ordinaire les malfrats. Sa réaction était assez drôle. »

Ben Simon Atchoglo

« 1er passage. Gauss épouse Johanna. Cependant, il interrompt sa nuit de noces pour écrire une formule. Ce passage est drôle, car il interrompt quelque chose de minimum sérieux pour se tourner vers les maths. Donc, pour lui, les maths c’est plus fort que tout, même l’intimité avec sa femme.

2ème passage. Humboldt est révolté par l’esclavage, et il le dit à demi-mot au directeur d’une mine. Ce passage m’a plu, parce qu’il montre le pouvoir de Humboldt à dire non à tout ce qui n’est pas bon pour la société.

3ème passage. Gauss voyage, mais il sait qu’il n’a pas de passeport. Le passage m’a plu, car il montre que Gauss a du pouvoir grâce à son intelligence : c’est un passe-partout. 

4ème passage. Ce passage m’a marqué, car ça me montre qu’on n’est pas toujours fort en tout, qu’on a aussi des moments de faiblesse. »

Evodie Kashala Kapalanga

Peinture de Gauss par Christian Albrecht Jensen (1840)